
C’était écrit dans le ciel.
Après que la commission scolaire ait fermé deux écoles l’année dernière, déplacé des dizaines d’enseignants en surplus et envoyé d’autres dans des commissions scolaires étrangères faute de postes…
Après que
Grosse Vache m’ait mis hors de moi à l’affichage en juin dernier…
Après que la commission scolaire et le syndicat
m’aient forcé, le cœur et le porte-monnaie dans l’étau, à quitter mes élèves en septembre…
Après que je me sois amouraché de mon nouveau milieu, prenant racines rapidement pour assurer mon bien-être dans un poste désormais mien…
Voilà que directrice ByZeBook m’annonce que ce poste sera fermé l’an prochain. Consternation, désespoir, rage, lassitude sont quelques-uns des états que j’ai traversés en l’espace d’une minute. Et je ne suis pas le seul. Nous sommes quatre à quitter. Baisse dans les inscriptions d’élèves et maximisation du ratio d’élèves dans les classes expliquent la décision de la commission scolaire d’octroyer moins de postes dans cette école. Et sûrement dans bien d’autres.
«
Je tiens à te préciser que, si c’était seulement basé sur ton implication et ton travail auprès des élèves, d’autres seraient partis avant toi.» Je la sens sincère. Mince consolation, mais ça me fait quand même plaisir. Surtout après ce que j’ai écrit hier.
N’empêche que c’est vraiment à se demander pourquoi la commission scolaire et le syndicat forcent la main de tout le monde alors qu’ils savent d’ores et déjà ce qui va se produire l’année suivante! Ça leur tenterait pas de prendre un
break? De fumer le calumet de la paix pis de faire les coins ronds un peu? En bout de ligne, ils seraient gagnants; la prochaine génération de profs aurait peut-être une meilleure estime d’eux et certains ne claqueraient probablement pas la porte à cause de toutes ces tractations beaucoup trop complexes et, souvent, irrespectueuses. Parce que, je le dis et le répète : ce ne sont pas les élèves qui font fuir les jeunes enseignants, c’est ce putain de système de merde!
Alors qu’est-ce qui m’attend? Serai-je encore prof l’an prochain? Pourrai-je encore m’égosiller d’une hargne muette sur la blogosphère?
Trois scénarios sont possibles.
petit a : D’ici la fin de l’année, une manne incroyable d’élèves s’inscrivent à l’école, réussissant à rouvrir quatre classes d’un coup. Étant le plus jeune en terme d’ancienneté, il faut d’abord prioriser mes aïeuls.
petit b : À la fin de l’année, on me déclare en surplus. Je dois donc me rendre à un affichage en juin et changer d’école. Toutefois, je peux signer une clause de «retour à l’école d’origine»; advenant le cas où une classe s’ouvrirait dans l'école en septembre, on me la proposerait en priorité. Cela, évidemment, si mes trois autres collègues ne font pas de même.
petit c : La commission scolaire n’a pas assez de postes à offrir. Je reçois donc une lettre de non réengagement et
redrope sur la liste prioritaire. Le coup bas : si j’ai bien compris les explications d’une syndicaliste au bout du fil, comme j’étais «en voie de permanence» et que je n’ai pas fait «deux ans fixe», je perds cette année. Autrement dit, si je suis à nouveau dans un poste à moi, je dois recompter deux ans pour devenir permanent. C'était bien la peine de me faire miroiter la permanence. En plus, je dois me farcir l’affichage de la liste prioritaire. Le bœuf est de retour à l’abattoir!
*
gros soupir* Ça n’arrêtera donc jamais?