Meet the parents
Est-il besoin de préciser qu’il existe plusieurs types de parents? Je pourrais parler de la minorité, celle qui est conséquente entre l’école et la maison, celle qui ne dénigre jamais le prof devant son enfant et celle qui fait un suivi serré et efficace des retards, stagnations ou avancés pédagogiques de son rejeton. Mais on s’en torche de ses parents là! Y’ont rien de palpitant. Font presque chier d’être aussi parfaits tant y’a rien à leur reprocher. Non. Ceux qui vous intéressent, bande de petits vicelards web-maniaques, ce sont ceux qui me font chier, hein? Ceux qui me font presque perdre contenance en réunion. Ceux qui me font lever les yeux au ciel comme une adolescente avec leurs mots pathétiques dans l’agenda. Ceux qui me font dire que la DPJ devrait avoir un ministère pour elle seule ou que le Québec devrait se doter d’une politique de contrôle des naissances digne de Fortress avec Christophe Lambert. Et bien c’est de ceux-là dont je vous parlerai.
Aujourd’hui : le parent papoute. (Insérez ici petite musique des capsules télévisées du Service canadien de la Faune des années 80) Qu’est-ce qu’un parent papoute? Ou plutôt, comment bien identifier le parent papoute?
- Le papa papoute et la maman papoute, lors de la présentation du personnel de l’école à l’assemblée de la rentrée, vous font des tatas comme si vous étiez un flo brainwashé qui récite mécaniquement les paroles de Maudit bordel de Marie-Chantal Toupin à L’École des Fans.
- Le papa papoute coupe lui-même la viande dans l’assiette de sa fille de 8 ans parce qu’un couteau, voyez-vous, c’est dan-ge-reux.
- La maman papoute vous remet la fiche d’allergies de sa fille en précisant qu’elle a écrit au verso les allergies qu’elle «pense» que sa fille a, comme si la liste officielle n’était pas déjà assez handicapante.
- La maman papoute, alors que petit garçon vous regarde avec des yeux qui crient «Sauve-moi!», refuse que son fils de 10 ans participe à la classe verte «parce qu’il pourrait s’ennuyer».
- Le papa papoute, à chaque rencontre pour la remise du bulletin, parle à sa fille de 12 ans comme si elle était un caniche miniature : «Pourquoi qu’elle a de la difficulté, la fi-fille? Elle veut-tu le dire à pôpa, hein? Dis-le à pôpa.»
- La maman papoute écrit dans l’agenda de son fils qu’il serait préférable que je diminue mes exigences pour les évaluations parce que les examens donnent des migraines à son pauvre fiston.
- Le papa papoute laisse toujours son fils de 10 ans gagner à n’importe quel jeu pour ne pas le brimer dans son estime de soi.
Ô scandale, je n’invente rien. Chacune des précédentes situations a été pour moi une expérience traumatisante. Deux choses arrivent aux enfants des parents papoutes. Ils deviennent des jeunes incapables d’affronter les bas de la vie réelle, de faire face à la moindre forme d’échec. Ou alors ils se transforment en rebelles extrémistes qui discutent et obstinent toute suggestion – qu’elle soit bonne ou mauvaise – venant d’une quelconque forme d’autorité.
Vous ne réussissez toujours pas à bien visualiser le phénomène? Je vous suggère cette vidéo d’un papa papoute en pleine action. C’est d’ailleurs ce clip qui m’a fait choisir ce surnom de «papoute».