«J'ai trouvé une boîte à lunch su'l parterre d'la p'tite madame qu'yé fine au coin d'la ruuuuuuue!»
Que de souvenirs à ce lyrisme de Pruneau qui rapportait le précieux repas de Mélodie. Quel soulagement aussi. Parce qu’on avait vraiment hâte qu’elle arrête de geindre et de pleurer. Honnêtement, entre vous et moi : y avait-il un personnage plus fatiguant qu’elle dans Passe-Partout, particulièrement à cause de sa voix? Même André et Julie, les éternels rejects de nos héros en costume de freak, ne lui arrivaient pas à la cheville!
Quoi? Où je veux en venir? Ha! Oui, c’est vrai. J’avais une idée derrière la tête.
En fait, c’est que cette petit chansonnette me harcèle jour après jour, chaque fois que je traverse la salle des dîneurs. Les élèves me saluent, d’autres me posent l’éternelle question («C’est qui ton amoureuse à l’école?»), mais la plupart m’ignorent. Parce que, à cette heure, il n’y a place que pour la bouffe, les cris et les niaiseries. Et c’est bien correct comme ça. Il m’arrive aussi de joindre mes élèves et de finir par communier avec eux dans ce rituel tribal. Je suggère ça à tout prof qui veut vivre une expérience spirituelle particulière. Pas dîner en classe avec eux, non. Dîner dans leur forêt, avec la meute. Évidemment, même dans ce retour au source primitif, le prof veille. Et il a remarqué les boîtes à lunch des enfants. Et il a remarqué les poubelles du service de garde. Et, jour après jour, il se pose cette même question.
Le Québec a-t-il peur que ses enfants meurent de faim?
Chers parents, je vous en prie, répondez-moi! Je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse surcharger autant un lunch. Même moi qui suis assez ogre, j’en aurais de trop! Deux sandwichs, des crudités, un thermos de soupe, une barre tendre, un jus, un fruit, un bâtonnet de fromage, des biscuits, une compote, un pouding, alouette! Pour la variété gastronomique? D’accord, je veux bien le croire. Mais est-ce nécessaire en quantité astronomique? Je trouvais les boîtes à lunch modernes particulièrement gargantuesques. J’en comprends maintenant la raison. De mes observations, la majorité des enfants, de la maternelle à la 6e année, ne finissent jamais le contenu du contenant, et ce malgré les harangues constantes des éducatrices. Dès lors, vous devriez voir les poubelles; c’est à faire pâlir d’envie le tiers monde! Sans compter tout ce qui reste dans les boîtes à lunch et revient à la maison dans un état particulier qui décourage à la récupération pour le repas du lendemain midi.
Une amie – appelons-la Mère Courage – s’est remise en question là-dessus. Avec trois enfants et une épicerie qui lui coûte les yeux ET la tête, je la comprends. Elle a donc coupé net les extras et s’en est tenue à la base : un sandwich, un jus, un fruit. L’air typique de notre bon vieux lunch morne dans son sac en papier brun ou dans la boîte à lunch Transformers ou My little Poney. «Mon Dieu! Elle va les affamer!» vous entends-je crier. Le soir venu, rien dans le contenant. Jeté? Non, tout mangé. Le plus vieux lui avoue par contre qu’il avait eu encore faim. Le lendemain, Mère Courage a varié le menu, tout en restant simple, et a ajouté quelques crudités au plus vieux. Depuis, elle s’ajuste au besoin. Aucun n’est mort d’inanition, aucun ne s’autodigère et ils sont toujours pétants de santé.
D’autre part, si vous aimez mieux prévenir que guérir, contrairement à ma copine, je vous invite fortement à en rajouter plus encore. Parce que quand je dîne avec mes élèves, ils m’offrent toujours leurs restes.
P.S. : J’adore particulièrement les barres Nature Valley Crunchy au beurre d’arachides et les ficellos!
Quoi? Où je veux en venir? Ha! Oui, c’est vrai. J’avais une idée derrière la tête.
En fait, c’est que cette petit chansonnette me harcèle jour après jour, chaque fois que je traverse la salle des dîneurs. Les élèves me saluent, d’autres me posent l’éternelle question («C’est qui ton amoureuse à l’école?»), mais la plupart m’ignorent. Parce que, à cette heure, il n’y a place que pour la bouffe, les cris et les niaiseries. Et c’est bien correct comme ça. Il m’arrive aussi de joindre mes élèves et de finir par communier avec eux dans ce rituel tribal. Je suggère ça à tout prof qui veut vivre une expérience spirituelle particulière. Pas dîner en classe avec eux, non. Dîner dans leur forêt, avec la meute. Évidemment, même dans ce retour au source primitif, le prof veille. Et il a remarqué les boîtes à lunch des enfants. Et il a remarqué les poubelles du service de garde. Et, jour après jour, il se pose cette même question.
Le Québec a-t-il peur que ses enfants meurent de faim?
Chers parents, je vous en prie, répondez-moi! Je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse surcharger autant un lunch. Même moi qui suis assez ogre, j’en aurais de trop! Deux sandwichs, des crudités, un thermos de soupe, une barre tendre, un jus, un fruit, un bâtonnet de fromage, des biscuits, une compote, un pouding, alouette! Pour la variété gastronomique? D’accord, je veux bien le croire. Mais est-ce nécessaire en quantité astronomique? Je trouvais les boîtes à lunch modernes particulièrement gargantuesques. J’en comprends maintenant la raison. De mes observations, la majorité des enfants, de la maternelle à la 6e année, ne finissent jamais le contenu du contenant, et ce malgré les harangues constantes des éducatrices. Dès lors, vous devriez voir les poubelles; c’est à faire pâlir d’envie le tiers monde! Sans compter tout ce qui reste dans les boîtes à lunch et revient à la maison dans un état particulier qui décourage à la récupération pour le repas du lendemain midi.
Une amie – appelons-la Mère Courage – s’est remise en question là-dessus. Avec trois enfants et une épicerie qui lui coûte les yeux ET la tête, je la comprends. Elle a donc coupé net les extras et s’en est tenue à la base : un sandwich, un jus, un fruit. L’air typique de notre bon vieux lunch morne dans son sac en papier brun ou dans la boîte à lunch Transformers ou My little Poney. «Mon Dieu! Elle va les affamer!» vous entends-je crier. Le soir venu, rien dans le contenant. Jeté? Non, tout mangé. Le plus vieux lui avoue par contre qu’il avait eu encore faim. Le lendemain, Mère Courage a varié le menu, tout en restant simple, et a ajouté quelques crudités au plus vieux. Depuis, elle s’ajuste au besoin. Aucun n’est mort d’inanition, aucun ne s’autodigère et ils sont toujours pétants de santé.
D’autre part, si vous aimez mieux prévenir que guérir, contrairement à ma copine, je vous invite fortement à en rajouter plus encore. Parce que quand je dîne avec mes élèves, ils m’offrent toujours leurs restes.
P.S. : J’adore particulièrement les barres Nature Valley Crunchy au beurre d’arachides et les ficellos!